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Citerne de récupération

Une citerne de récupération sert au stockage de l'eau de pluie en vue de son utilisation dans le bâtiment ou pour les abords. Elle se distingue donc des citernes d'orage ou de décantation qui ont des fonctions différentes bien qu'il soit possible de les combiner dans un même élément.

Ce dispositif abordera les différents types de citernes de récupération, les éléments à prévoir en vue de leur entretien, des conseils sur leur implantation ainsi que d'autres points d'attention.

Quels sont les différents types de citerne de récupération ?

Les citernes de récupération peuvent être classées suivants les familles suivantes :

  • Citerne de jardin (ou citerne aérienne)
  • Citerne pour le bâtiment

    • Hors sol (dans un vide technique, sous comble ou autres...)
    • Enterrée

      • Préfabriquée
      • construite sur place
      • Réaffectée

S'ajoute à ces différents types, d'autres paramètres tels que :

  • configurations (mise en série de plusieurs citernes) ;
  • matériaux (béton, maçonnée, synthétique) ;
  • formes (cylindriques, parallélépipédiques)
  • caractéristiques spéciales (adaptées pour les faibles hauteurs, démontables...).

Citernes enterrées

Citerne préfabriquée en matière synthétique© Bruxelles Environnement

Citernes préfabriquées en matière synthétique

  • Cuves généralement en polyéthylène ou PVC, pouvant être assemblées en série
  • Capacité : 1.500 à 10.000 l
  • Prix indicatif : 1.000 à 4.000 €

Avantages / Inconvenients

(+)

Plus légères que le béton, elles peuvent être placées sans l'aide d'une grue ;

(-)

Le matériau synthétique n'opère pas de réduction de l'acidité de l'eau ;

(-)

Plus chères que les citernes en béton ;

(-)

Leur volume ne dépasse en général pas les 10m³.

Citerne préfabriquée en béton© Bruxelles Environnement

Citernes préfabriquées en béton

  • Citernes cylindriques ou parallélépipédiques
  • Les parois et le fond doivent être d'une seule pièce
  • Elles constituent souvent le meilleur rapport qualité/prix si l'installation peut se faire dans un endroit accessible au camion et à la grue
  • Capacité : 2.000 à 20.000 l
  • Prix indicatif : 500 à 4.000 €

Avantages / Inconvenients

(+)

Réduisent l'acidité de l'eau ;

(+)

Meilleur marché ;

(-)

Leur manutention nécessite une grue.

Citerne maçonnée© Bruxelles Environnement

Citernes maçonnées

  • Citernes en blocs de béton construites selon la méthode traditionnelle ;
  • Ce système est plus rentable pour les volumes supérieurs à 10m³ mais reste néanmoins plus chère qu'une citerne préfabriquée.
  • Capacité : non limitées
  • Prix indicatif : 4.000 à 5.000 € pour 10.000 l

Avantages / Inconvenients

(+)

Possible dans des endroits peu accessibles (par ex. les caves ou jardins accessibles par une simple porte) ;

(+)

Réduisent l'acidité de l'eau ;

(-)

Chères.

Citerne ancienne réaffectée© Bruxelles Environnement

Citernes anciennes réaffectées

  • Les citernes existantes en maçonnerie peuvent être remises en service ou être exploitées de manière plus intensive
  • Il faut les vidanger, effectuer un contrôle de leur état (étanchéité, propreté, stabilité), et le cas échéant les réparer. Leur étanchéité est obtenue par un enduit lisse étanche à base de ciment et/ou de chaux.
  • Capacité : fonction existant ; extensible
  • Prix indicatif : selon état

Avantages / Inconvenients

(+)

Réduisent l'acidité de l'eau ;

(+)

Ecobilan très favorable dans la mesure où la durée de vie des ouvrages en place est prolongée.

Citernes « hors sol »

Citerne synthétique rigide© Bruxelles Environnement

Citernes synthétiques rigides

  • Cuves généralement en polyéthylène ou PVC, pouvant être assemblées en série
  • Capacité : 1.500 à 1.700 l par module pouvant être combinés
  • Prix indicatif : 600 € ; raccordement 65 €  

Avantages / Inconvenients

(+)

Plusieurs petits réservoirs peuvent être placés en série dans une cave existante et ainsi constituer un grande capacité de stockage dans lieu peu accessible ;

(+)

Les modèles carrés peuvent passer dans l'ouverture d'une porte ;

(-)

Ne bénéficient pas de l'inertie du sol (risque de gel ou de températures trop importantes).

Citerne synthétique souple© Bruxelles Environnement

Citernes synthétiques souples

  • Plutôt utilisé à la base dans les applications de protection incendie, ce système peut également trouver son utilité pour les usages domestiques. Généralement constitué de plusieurs couches en polyester haute résistance et PVC mais existe également en EPDM. Il est conseillé de choisir un modèle qui a subi un traitement anti-UV (augmente la longévité).
  • Capacité : 1.000 à plus de 500.000 l
  • Prix indicatif : 300 € à 1.500 € pour des applications domestiques (1.000 à 20.000 l)

Avantages / Inconvenients

(+)

Peuvent être placées dans des espaces à hauteurs réduites (vides sanitaires, sous une terrasse...) ;

(+)

Faciles à installer ;

(-)

Risque de perforation ;

(-)

Demande une grande surface au sol.

Citerne de jardin

Citerne de jardin© Bruxelles Environnement

Citernes de jardin

  • Existent notamment sous forme de citerne en colonne ou de tonneau en bois
  • Capacité : de 200 là 2.000 l
  • Prix indicatif : de à 150 à 600 €

Avantages / Inconvenients

(+)

Installation simplifiée faisant l'économie d'un réseau intérieur de distribution, de dispositifs complexes en citerne et d'un filtrage complémentaire, et donc financièrement et techniquement plus accessible ;

(+)

Fonctionnement par gravité ;

(-)

Doit être vidée en cas de gel.

Quels matériaux privilégier pour sa citerne de récupération ?

La matière de la citerne doit assurer son étanchéité et préserver la qualité de l'eau. En conséquence, on donnera la préférence aux citernes en béton réalisées d'une pièce ou en maçonnerie cimentée , pour leur capacité à neutraliser l'acidité de l'eau de pluie.

Si les conditions locales orientent le choix vers une citerne en matière synthétique on veillera à ce qu'elle soit opaque et constituée de matière recyclée ou réellement recyclable. On y installera des pierres calcaires: celles-ci neutraliseront l'acidité des eaux de pluie, ce qui est nécessaire pour éviter la corrosion des conduites d'eau et de la robinetterie.

Pour les citernes de jardin, on choisira un matériau opaque pour limiter la prolifération d'algues. Le PVC n'est pas conseillé car il est sensible aux UV et vieilli donc mal (coloration et devient cassant). On privilégiera donc les citernes en polyéthylène résistant aux UV.

Le métal est à éviter dans la mesure où son contact avec l'eau de pluie génère de la corrosion.

Quels sont les accessoires d'une citerne de récupération ?

Une citerne peut être équipée des accessoires suivants. Certains sont facultatifs, alors que d'autres devront être mis en œuvre :

Quelque uns de ces éléments sont présentés dans le schéma ci-dessous.

Citerne de récupération et accessoires© Bruxelles Environnement

Comment définir l'implantation de sa citerne de récupération ?

On veillera à ce que la citerne puisse être alimentée de façon gravitaire depuis les surfaces de collecte, ce qui évitera l'utilisation d'une pompe de relevage. Dans l'idéal, la citerne doit être proche des points de puisage pour limiter l'emploi des tuyauteries de distribution et limiter la puissance de la pompe.

La citerne doit également être à proximité d'un local technique (implantation des équipements : pompes, filtres,...).

Idéalement enterrée, on veillera tout de même à :

  • éviter les voies carrossables qui nécessiteraient un renforcement structurel ;
  • garder une certaine distance des bâtiments pour éviter qu'elle ait un impact sur leurs fondations ;

Elle pourra aussi être placée hors sol dans une cave, au jardin ou encore dans les étages supérieures d'un bâtiment dans l'optique d'une distribution par gravité, si toutefois la structure le permet. Dans ce cas on privilégiera un endroit frais et sombre pour éviter le développement d'algues et on veillera à ce qu'elle soit à l'abri du gel.

Comment dimensionner une citerne de récupération ?

Le volume d'une citerne est calculé jusqu'au niveau du trop-plein. Le dimensionnement dépend de :

Aux liens suivants, peuvent être trouvées plus d'informations sur les étapes de conception quant à la récupération de l'eau de pluie. De plus, une méthode de dimensionnement de la citerne est proposée par le Calculateur réutilisation.

Comment protéger sa citerne du risque d'infiltration ?

Pour les citernes de récupération en béton ou maçonnée, un enduisage des parois intérieures est recommandé. On peut utiliser une couche d'enduit en mortier ciment ou un enduit d'étanchéité en matériaux polymériques contenant du ciment, afin de neutraliser l'acidité de l'eau. Pour faciliter les entretiens et limiter le développement excessif de bactéries, l'enduit doit être bien lisse.

Lorsqu'il y a un risque d'infiltrations à partir du sol (nappe phréatique), il faut prévoir un goudronnage ou un enduit étanche sur les parois extérieures de la citerne.

Comment prévoir l'entretien de sa citerne de récupération ?

Dès sa conception

Les modalités d'entretien doivent être prises en compte dès la conception du système. Il s'agira tout d'abord de mettre en œuvre les dispositifs listés dans la section « Quels sont les composants d'une citerne » pour éviter une dégradation de sa citerne. Ensuite on veillera à la mise en place des éléments suivants, qui faciliteront la phase de maintenance :

  • Couvercle ou trou d'homme (minimum 60 cm x 60 cm)
  • Luminaire étanche au plafond avec interrupteur muni d'une lampe témoin placé dans le bâtiment pour les grandes citernes
  • Puisard pour les citernes enterrées dans lequel on peut placer une pompe vide cave, ou un robinet de vidange pour les citernes hors sol
  • Carrelage éventuel dans le fond de la citerne pour faciliter l'entretien
Fond de citerne carrelée équipée d'un puisard© Bruxelles Environnement

Entretien complet

Même si l'ensemble des dispositifs précédant a été mis en œuvre, la boue accumulée au fond de la citerne, doit être éliminée de manière périodique. En effet, si la quantité de boue devient trop élevée, une fermentation anaérobie peut provoquer l'apparition d'une odeur et d'une couleur jaune dans l'eau.

Cet entretien aura lieu de préférence pendant une période de sécheresse, quand le niveau de l'eau est bas dans la citerne de récupération.

L'entretien consiste à vidanger la citerne en faisant aspirer le fond vaseux par un camion-citerne ou à l'aide d'une pompe vide-cave. Dans un premier temps, il est utile de garder un fond d'environ 10 à 15 cm d'eau qui servira au premier nettoyage, plus grossier. Il faut ensuite nettoyer les parois à l'aide d'une brosse dure dite « chiendent », ou d'un nettoyeur à haute pression. Dans ce cas, il est inutile de laisser un fond d'eau dans la citerne. Les eaux sales sont alors évacuées en plaçant la pompe vide-cave dans le puisard . Pendant l'évacuation des eaux sales, on racle le fond de la citerne vers le point bas, puis on effectue un rinçage à l'eau propre (dont l'eau est évacuée également).

Après le nettoyage de la citerne de récupération, vient celui de la cuve de décantation suivant le même procédé.  

Durant ce nettoyage; le branchement de l'installation à l'eau de ville doit être prévu sans passer par la citerne afin de permettre l'approvisionnement des appareils en eau de distribution.

L'eau de javel est à proscrire à moins d'une infection extrême.

Fréquence des entretiens

L'entretien doit se faire régulièrement, selon l'efficacité du préfiltrage :

  • tous les ans s'il n'y en a pas ;
  • tous les 5 à 10 ans dans les autres cas (ou quand les odeurs apparaissent au niveau des robinets).

Comment éviter les risques d'odeurs ?

Une odeur désagréable peut émaner de la citerne. Les points ci-dessous en donnent les raisons ainsi que des solutions :

  • Approvisionnement discontinu de la citerne : si l'utilisation d'eau de pluie n'est pas continue, la formation d'eau stagnante peut dégager une odeur. Un bon dimensionnement de la citerne est essentiel. L'ajout d'un siphon anti-odeur au niveau du trop-plein, peut permettre de diminuer la diffusion d' odeurs.
  • Les boues qui s'accumulent dans la citerne génèrent également des odeurs, d'où la nécessité d'un nettoyage régulier, et de dispositifs complémentaires de filtration et d'aération mentionnés dans la section « les composants d'une citerne ».
  • Le revêtement de toiture peut donner une odeur de plastique, de goudron, ou de caoutchouc à l'eau, surtout dans les premières années. Il est possible de remédier à ces odeurs en utilisant un filtre de charbon actif  de grande capacité.
  • Odeurs dues à la présence d' animaux morts (oiseaux, rongeurs) dans la citerne : ceci peut être évité par :

    • des grilles au niveau du trop-plein (empêche l'introduction d'animaux depuis les conduits avals) ;
    • des crépines et préfiltres (empêche l'introduction d'animaux depuis les conduits en amont).

Comment relier des citernes entre elles dans une configuration en série ?

La première possibilité est de les relier en partie supérieure, ce qui nécessite une certaine flexibilité de la tuyauterie pour absorber les mouvements de terrain éventuels. Dans ce cas, des dédoublements de tuyauteries et d'équipements sont nécessaires pour aller pomper l'eau dans les différentes citernes.

Les citernes peuvent également être reliées par le bas, ce qui résout les problèmes de pompage mais augmente le risque de fuites et de ruptures de passages en cas de mouvements de terrain.

Citernes reliées en série

Citernes reliées en sérieSource : archiexpo

Quelles sont les points d'attention pour les citernes préfabriquées ?

Les citernes préfabriquées sont généralement de forme cylindrique ou ovale et conviennent très bien à l'usage, mais doivent parfois être adaptées par rapport aux points suivants :

  • élimination de la rugosité intérieure avec du mortier ;
  • aménagement d'un point bas ou d'un puisard ;
  • agrandissement de l'ouverture d'accès ;
  • remplacement du couvercle en béton par un couvercle en aluminium armé ou en tôle d'acier renforcée pour faciliter sa maintenance.
  • Pour les citernes synthétiques : placement de graviers en fond de citerne, pour remédier à l'acidité de l'eau.

De plus, elles ne bénéficient généralement pas d'une partie décantation. Cette fonction devra être rajoutée, par le biais d'une citerne indépendante.

Aller plus loin

Dans le Guide

Sites Internet

Réglementation

Le permis d'environnement pourraient imposer des conditions spécifiques en termes de gestion des eaux pluviales. Pour tout savoir sur le permis d'environnement, voir aussi le  Guide administratif  sur le site de Bruxelles Environnement.

Dernière révision le 09/05/2018