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Compost collectif

Le compostage collectif consiste à composter certains déchets organiques ou biodéchets de cuisine et de jardin issus de logements collectifs ou de bâtiments tertiaires, dans une compostière commune pour en faire un engrais naturel. Cette technique permet, outre un avantage financier et environnemental de créer du lien humain. Cette fiche aborde plus précisément la conception des  composts collectifs en bacs.

Pourquoi installer un compost collectif ?

Les avantages sont divers :

  • avantages financiers :

    • moins de sacs poubelles à acheter. Les biodéchets représentant 50% du poids des déchets du tout-venant ;
    • moins de terreau, engrais ou fertilisants à acheter ;
  • avantages environnementaux :

    • amendement naturel ;
    • moins de pollution liée à la collecte, au transport et au traitement des déchets ;
    • maintien de la biodiversité ;
    • reconstitution du cycle naturel : retour des nutriments dans la terre ;
  • avantages humains :

    • propreté accrue, odeurs diminuées au niveau de la poubelle des tout-venants ;
    • création de liens entre les participants, solidarité intergénérationnelle et convivialité entre les habitants ;

Avantages généraux du compostage :

Pourquoi composter ? Avantages généraux du compostage© Bruxelles Environnement Notre poubelle aujourd’hui© Bruxelles Environnement

Quels sont les types de compost collectif ?

Il y a différentes méthodes de compostage dépendant des critères suivants :

  • volume des déchets ;
  • critère esthétique ;
  • place disponible ou non :

Le compost collectif se fait en extérieur, les principaux types sont : le compost en bac, en fût ou en tas.

Compost en fût

Compost en fût© Worms

Compost en bacs

Compost en bacs© Worms

La méthode la plus répandue pour le compostage collectif est le compost en bacs, développé plus amplement dans cette fiche. Le site de Bruxelles Environnement donne quant à lui plus d'informations sur les autres types de composts.

Où placer un compost collectif et comment aménager le site ?

Emplacement

Le choix de l'emplacement doit répondre aux exigences suivantes :

  • distance du bâtiment :

    • distance suffisante pour limiter les risques de nuisances (odeurs, petite vermine, etc.) ;
    • distance limitée pour assurer une participation maximale au projet et contrôler facilement que le compost se porte bien ;
  • distance proche du lieu de valorisation du compost (potager, etc.) ;
  • facile d'accès notamment pour les personnes à mobilité réduite ;
  • à l'ombre et à l'abri du vent ;
  • caractéristiques du sol :

    • non bétonné, avec un accès à la terre pour permettre aux vers de remonter et au percolat de s'écouler ;
    • plat, pour la stabilité de la compostière ;
  • intégration paysagère au site de manière à limiter l'impact visuel.

Il est également possible de placer un bac dans l'immeuble qu'un responsable devra vider régulièrement.

Aménagement du site

L'implantation d'un compost collectif doit bien s'intégrer au site, pratiquement, mais aussi  visuellement (l'aspect esthétique n'étant pas à négliger), pour cela certains éléments peuvent être utiles :

  • petite haie ou clôture entourant le lieu de compostage ;
  • accès facile : parcours dallé, recouvrement du sol avec du broyat, etc. ;
  • compostière pouvant être couplée au lieu de stockage du matériel de jardinage (chalet, cabanon, etc) ce qui permet :

    • proximité de l'outillage nécessaire à la maintenance du compost ;
    • rassemblement des dispositifs pour une meilleure intégration visuelle sur la parcelle ;
    • récupération de l'eau de pluie des toitures du lieu de stockage pour arroser le compost en cas de forte chaleur ;
  • une signalétique permettant la bonne communication sur les consignes d'utilisation, le suivi du fonctionnement, etc. ;
  • éventuellement, une aire pour le stockage, avant broyage, des déchets verts produits sur le site.

Quels sont les composants principaux d'un compost collectif et comment les dimensionner ?

Le compost collectif est constitué de plusieurs bacs ayant des fonctions différentes.

Dimensionnement d’un compost collectif© Bruxelles Environnement

Bacs de dégradation

  • reçoivent les biodéchets issus des ménages ainsi que l'ajout en matières structurantes  (broyat, feuilles mortes, etc.) dans les proportions adéquates (50/50) ;
  • durée de biodégradation de 8 à 12 semaines ;
  • lorsqu'il est plein, il doit être transvasé dans le bac de maturation en étant retourné ;
  • volume moyen des bacs de dégradation :

    • jusqu'à 50 ménages, un bac de 1m³ ou 1,4m³ ;
    • ajouter  un bac supplémentaire par 10 ménages supplémentaires. 

Bac de maturation

  • reçoit le compost des bacs de dégradation ;
  • durée de maturation de 5 mois minimum ;
  • peut être retourné et tamisé une fois mûr ;
  • contenance à dimensionner sur base de 15 l x nombre de personnes concernées.

Bac de matière structurante

  • contenance à dimensionner sur base de 15 l x nombre de personnes concernées pour une autonomie de 3 mois.

Surface totale nécessaire au dispositif

La surface totale nécessaire pour l'ensemble du dispositif (différents bacs, aire pour le stockage des matières structurantes, accès et circulations, aire de manutention) :

  • moins de 5 ménages : 5 m² ;
  • de 5 à 10 ménages : 10 m² ;
  • de 10 à 20 ménages : 20 m² ;
  • plus de 20 ménages :  1 m² / ménage.

Comment gérer un compost collectif ?

Entretien et gestion

Tâches

Les tâches liées à la gestion et l'entretien du compost sont :

  • aération et retournement du compost 2 fois par an ou dès que les bacs sont remplis ;
  • tamisage (1 à 2 fois par an) et distribution du compost ;
  • entretien et nettoyage du site ;
  • contrôle régulier des déchets qui y sont mis ;
  • contrôle de l'humidité et arrosage si nécessaire ;
  • adjonction de matières structurantes dans des proportions correctes.

Ces tâches permettent de garantir la production d'un bon compost, tout en évitant les problèmes d'odeurs ou de petite vermine et donnent une bonne image du projet, susceptible d'attirer d'autres participants.

Retournement

Le retournement est le moment le plus convivial. Il est souvent utile pour rassembler les participants, évaluer le projet, entretenir le site, créer un moment de convivialité et d'information pour les participants potentiels.

Tamisage

Le tamisage est facultatif car le compost peut être utilisé tel quel dans le potager ou après un tri à la main des gros morceaux (branchage, etc.). Il permet toutefois d'obtenir un terreau plus fin et permet de redistribuer le bénéfice du projet collectif. La récolte peut être distribuée aux participants et réutilisée pour les espaces communs.

Compost : Tamisage© Bruxelles Environnement
Tamisage© Gabriel Jimenez / unsplash.com

Matériel

Pour la gestion et l'entretien du compost les outils suivants sont conseillés :

  • petit matériel  : fourches, arrosoir, tamis, brouette, poubelle, etc. ;
  • si l'on souhaite produire son propre broyat, il peut être utile de prévoir l'achat d'un broyeur, électrique si le courant est disponible, sinon thermique (plus cher).

Matières structurantes

Il est indispensable de prévoir, dès le départ du projet, un stock de matières structurantes carbonées (broyat, feuilles mortes, etc.). La quantité dépend du nombre de participants et de leurs déchets. Il est conseillé de couvrir chaque dépôt par des matières sèches pour éviter les odeurs et nuisibles (mouchette, etc). Il faut donc prévoir un approvisionnement régulier du site avec ce type de matières permettant un équilibre correct du compost, dans les proportions suivantes :

  • 10 à 15% en poids ou 15 à 30% en volume pour les biodéchets des ménages ;
  • 20 à 30% en poids pour les restes alimentaires des établissements de restauration.

Moyens humains

La gestion et l'entretien du compost sont assurés par une ou plusieurs personnes de référence parmi les participants au projet. Si le nombre de personnes est suffisant, une rotation est établie. Il est aussi nécessaire d'avoir une supervision par une personne disposant de bonnes connaissances en compostage. Il est conseillé de suivre des formations courtes sur la gestion d'un compost partagé. Le projet peut également faire appel à un maître composteur au début du projet, pour acquérir les connaissances et partir sur de bonnes bases.

Informer et mobiliser

Communication

  • Prévoir, via des panneaux, des affiches ou sur les composts, un rappel de ce qui peut être composté, de l'importance d'équilibrer les apports notamment en matière structurante, de réduire ce qui est trop long ou trop gros, des résultats des campagnes de compostage précédentes, etc. ;
  • soigner la communication qui est faite autour du projet afin d'éviter au maximum les réticences de certains habitants, impliquer des participants, stimuler la motivation et l'engagement ;
  • expliquer pourquoi un compostage est initié sur site, ce que les habitants peuvent attendre de celui-ci,  rassurer les personnes qui expriment des craintes ;
  • prévoir des séances d'information sur le compostage. Ces réunions sont également l'occasion de recruter les participants au projet ;
  • La peur des odeurs reste la première crainte des habitants. Si nécessaire proposer la visite d'un compostage collectif fonctionnant bien.

Plus d'informations dans le Guide sur l'aspect communication en lien avec le bâtiment en fonctionnement et lors de sa construction notamment dans :

dispositif | Retour d'expérience et sensibilisation

Composter pour réduire ses déchets : Guide pratique© Bruxelles Environnement

Exemple d'affiche sur les aliments compostables

Exemple d’affiche sur les aliments compostables© Jvillafruela / wikimedia.org

Charte d'engagement

Une charte ou un règlement d'engagement peut être établi. Ce dernier comporte les éléments suivants :

  • informations générales (fonctionnement du compostage, règles de base, etc.) ;
  • engagement de la personne à composter et/ou à participer activement à la gestion du compost ;
  • dans le cas d'une gestion avec rotation entre participants les périodes sont à indiquer ;
  • coordonnées des personnes de référence.

Comment concevoir un compost collectif en bacs ?

Conception des bacs

  • fermeture par un couvercle  :

    • évite l'évaporation et assure une bonne humidité du compost. A surveiller par temps chaud ;
    • couvercles pas trop lourds (enfants, personnes âgées) ;
    • couvercles pouvant rester ouverts ;
    • couvercles étanches et sur charnières ;
  • fond de bac :

    • doit permettre d'éviter l'entrée des rongeurs, tout en laissant de préférence, un contact direct avec le sol : l'utilisation d'une grille, ou d'un métal déployé est donc approprié ;
  • propriétés des matériaux :

    • solidité, résistance mécanique, tenue dans le temps ;
    • isolation thermique et étanchéité à l'air : pour éviter un refroidissement excessif en hiver et asséchement en été, défavorable au processus de biodégradation. L'aération du compost est alors assuré lors de son retournement ;
  • autres composants des bacs :

    • paroi avant amovible pour faciliter l'accès au compost et son retournement ;
    • aération possible mais limitée (éviter l'asséchement et le refroidissement). Taille des fentes / trous d'aération inférieure à 1cm (éviter l'introduction des rongeurs) ;
  • autres aspects :

    • contenance des bacs d'au maximum 1.5m³ (évite le compactage des matières et facilite le retournement du compost) ;
    • dimensionnement : 1m x 1m x 1m ou 1.2m x 1.2m x 1.2m ;
    • aspect esthétique à ne pas négliger.

Choix des matériaux de parois

Dans le cas de bacs autoconstruits , choisir des planches épaisses (min. 22mm) de mélèze, de sapin rouge du Nord ou de douglas, ces essences ne doivent pas être traitées. Si le choix se porte sur des planches traitées avec des produits éco-compatibles, les parois peuvent être plus minces (8 à 12mm). Les éléments métalliques utilisés dans la construction des bacs (vis, charnière, pate de fixation, etc.) sont à prévoir en acier galvanisé . Certains éléments peuvent aussi être en matière plastique solide.

Dans le cas de bacs préfabriqués en matière synthétique, privilégier les bacs en polyéthylène recyclés et recyclables, robustes et généralement facile à monter par système de charnières. Exclure le polypropylène pour ne pas que le compost contienne des micro plastiques. Exclure les petites portes dans le bas d'où il est impossible d'extraire la totalité du compost produit ;

A noter : la récupération de palettes offre une rapidité et facilité de montage, il faut alors traiter le bois.

Quels coûts pour un compost collectif ?

La mise en place d'un compost collectif ne nécessite pas de moyens matériels importants. Pour un bac de 1m³ il faut compter :

  • entre 50 et 100 euros en autoconstruction à partir de planches neuves ;
  • entre 150 et 200 euros pour des bacs préfabriqués en matériaux synthétiques.

Le budget dépend aussi du matériel nécessaire et de l'aménagement du site. Ces coûts sont à relativiser à la vue des nombreux avantages apportés.

Exemple d'installation d'un compost collectif

La mise à niveau se fait à la bêche et au râteau, et aussi en utilisant du sable là où le sol est très encombré.

Pour éviter la venue des rongeurs, le projet prévoit un grillage en acier galvanisé au niveau des fentes d'aération ainsi qu'un socle en dalle de béton.

Pour l'esthétique, des planches en bois issues de palettes récupérées, sont utilisées pour revêtir les bacs en plastiques.

Exemple d’installation d’un compost collectif© Worms
Exemple d’installation d’un compost collectif© Worms
Exemple d’installation d’un compost collectif© Worms
Exemple d’installation d’un compost collectif© Worms
Exemple d’installation d’un compost collectif© Worms
Exemple d’installation d’un compost collectif© Worms
Exemple d’installation d’un compost collectif© Worms
Exemple d’installation d’un compost collectif© Worms
Exemple d’installation d’un compost collectif© Worms

Cas du vermi-compostage

  • se pratique en intérieur ou sur terrasse ;
  • comme son nom l'indique, ce sont des vers (Eisenia foetida ou andrei ) qui sont responsables de la dégradation des déchets organiques ;
  • un vermi-compostage est composé de plusieurs bacs en niveaux. Les dimensions conseillées (h x l x L) sont :

    • pour une famille de 2 à 3 personnes de 20 x 60 x 60 cm ;
    • pour une famille de 4 à 6 personnes de 30 x 60 x 90 cm ;
Vermi-compostière© Worms
Vermicompostière© kafka4prez / flickr.com
Vermicompostière© kafka4prez / flickr.com

Réglementation

Les déchets de cuisine et de table (même les épluchures) sont considérés comme des sous-produits animaux. On peut les valoriser à titre domestique (compostage, etc.) mais leur vente ou don, est réglementé.

Plus d’informations : Réglementation déchets animaux

Aller plus loin

Dans le Guide

Autres publications de Bruxelles Environnement

  • Bruxelles Environnement (2016), Composter pour réduire ses déchets – Guide pratique Bruxelles ;
  • Bruxelles Environnement (2015 ), Liste des revendeurs de matériel pour le compostage individuel , Bruxelles ;
  • Bruxelles Environnement (2015), Offres et Services des administrations communales Bruxelloises en matière de compostage individuel , Bruxelles ;
  • Bruxelles Environnement (2015), Bottin des maîtres composteurs à Bruxelles , Bruxelles .

Sites Internet

Site de Bruxelles Environnement

Autres sites Web :

Bibliographie

  • ADEME (2019), Argumentaire en faveur du compostage du compostage à proximité , Paris ;
  • ICDI, Le compostage au jardin , Bruxelles ;
  • BEP, Compostage individuel, Namur ;
  • Worms, Compost du quartier ou gestion de grands volumes de déchets, Bruxelles ;
  • Worms , Formation compost au jardin, Bruxelles ;
  • Worms , Formation vermicompostage, Bruxelles ;
  • Matthieu Van Niel (2011), Mini-guide de compostage à l'usage des amoureux de la nature  ;
  • ADEME (2012), Faire son compost , Paris ;
  • Wallonie Environnement (2018), Composter les déchets organiques , Liège.
  • Ipalle (2018), Vos déchets de cuisine dans votre recyparc, Froyennes
  • Bruxelles Environnement, Analyses poubelles 2019-2015
Dernière révision le 15/03/2022