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Piscines naturelles

Solution
Les piscines naturelles ou encore bassins de baignade, piscines naturalisées, piscines biologiques, sont des bassins créés artificiellement, traitant l'eau exclusivement de façon mécanique et/ou biologique. Elles se distinguent donc des piscines classiques que l'on nettoie avec des produits chimiques, chlore notamment. Il existe plusieurs types de piscines naturelles, allant de celles sans technique et sans pompe, avec une filtration in situ, à celles dotées d'une filtration ex situ, dont les plantes n'ont parfois qu'un rôle décoratif. Cette fiche n'aborde ni les aspects liés aux piscines classiques ni les eaux de baignades (lacs, rivières, canal, etc.) ni les piscines à système ouvert avec fort taux de renouvellement d'eau (piscines collectives).

Quels sont les types de piscines naturelles ?

Il existe plusieurs types de piscines naturelles pouvant être distingués suivant leur mode de filtration :

filtration in situ ;

  • zone plantée spécifique ;
  • surfaces relativement importantes (zone plantée > 50% de la surface totale) ;
  • sans technique :

    • sans filtre mécanique ni pompe ;
    • pas de consommation d'électricité ;
    • peu d'entretien ;
Piscine naturelle : filtration in situ© Bruxelles Environnement

filtration ex-situ ;

  • zones de filtration séparées physiquement de la zone de baignade (pompage puis réinjection) ;
  • plantations souvent absentes ou rôle uniquement décoratif ;
  • surfaces relativement peu importantes ;
  • avec technique :

Piscine naturelle : filtration ex situ© Bruxelles Environnement

filtration hybride ;

  • zone de plantes et présence d'une pompe, permettant de garder un aspect naturel tout en fiabilisant la qualité de l'eau et réduisant la surface des zones de régénération par des moyens techniques.
Piscine naturelle : filtration hybride© Bruxelles Environnement

Quelles sont les différentes fonctions à assurer par une piscine naturelle ?

Les fonctions suivantes sont à assurer par les piscines naturelles :

  • baignade : au moins partiellement profonde ;
  • épuration :

    • élimination d'éléments et débris organiques lourds par dépôt gravitaire :

      • soit par l'intermédiaire d'une colonne de décantation et de vidange ou d'un lagunage ;
      • soit manuellement en nettoyant le fond des piscines ;
    • élimination des matières en suspension (cheveux, huiles solaires, pollen, etc.) :

      • soit par l'intermédiaire d'un filtre physique (skimmer ou équivalent) ;
      • soit manuellement au moyen d'une épuisette ;
  • régénération : élimination des pathogènes et équilibre biologique des eaux de baignade pouvant être effectués par :

    • des plantes aquatiques (en eau peu profonde) ou par les plantes situées sur la berge ;
    • des filtres biologiques granulaires (filtre physiques) constitués d'un média filtrant sur lequel sont fixés des micro-organismes aérobies et à travers lequel on fait transiter les eaux à traiter (écoulement généralement lent). Les médias filtrants peuvent être constitués de minéraux d'une granulométrie plus au moins fine (sables, gravillons, etc.) ou d'autres matériaux inertes (matières plastiques généralement) ;
  • oxygénation : nécessaire pour l'activité bactériologique (assimilation du phosphore et dégradation de la matière organique) mais également pour le zooplancton (clarification des eaux), est assurée par :

    • les plantes immergées ;
    • oxygénation artificielle : suite de cascades ou buses de surface généralement situées dans le bassin de régénération ;

Piscine naturelle fermée avec filtration in situ par plantes aquatiques

Piscine naturelle fermée avec filtration in situ par plantes aquatiques© www.biopiscinas.pt

Piscine naturelle au parc de Boekenberg
 

Piscine naturelle au parc de Boekenberg© Sporting A

Quelles dimensions pour une piscine naturelle ?

Les dimensions d'une piscine naturelle dépendent de la taille de la zone de baignade et du type de filtration retenu :

  • filtration in-situ :  Plus la zone de régénération est grande, mieux c'est. On peut néanmoins fixer comme limite le fait d'avoir une zone de baignade et une zone de régénération de même taille ;
  • filtration ex-situ : Rapport de 1 à 5 entre la zone de régénération et la zone de baignade. Ce rapport varie en fonction du type de filtration ex-situ mis en place.

Comment entretenir une piscine naturelle ?

Entretien en période de fonctionnement

Un entretien régulier est nécessaire pour :

  • les filtres mécaniques ;
  • les plantes aquatiques (faucardage avant la période automnale) ;
  • évacuer les dépôts au fond de la piscine (à éliminer à l'aide d'un aspirateur ou manuellement, par un léger brossage) ;
  • maintenir le bilan hydrique ;
  • veiller à ce que canards ou autres volatiles ne s'installent pas ;

A noter que l'utilisation de produits chimiques couramment utilisés dans des piscines classiques (chlore, anti-algues, produits désinfectants, etc.) doivent être proscrits dans les piscines naturelles au risque de tuer les plantes aquatiques en charge de maintenir l'équilibre physico-chimique de ces dernières. Les mesures d'entretien préventif précédentes et l'auto-régulation des paramètres physico-chimiques sont à privilégier. Néanmoins dans le cas d'une prolifération d'algues des mesures spécifiques peuvent être prises.

Cas des algues

Le développement des algues est favorisé par la présence de nutriments dans l'eau (phosphates, etc.) et par des températures élevées (période estivale). Il faut proscrire les traitements chimiques qui pourraient affecter les plantes aquatiques, par contre on peut lutter contre ce phénomène par :

  • la présence de plantes aquatiques en suffisance, pour que les nutriments soient assimilés correctement par ces dernières ;
  • l'emploi de filtres adaptés :

    • filtre UV ;
    • filtre phosphate : à utiliser ponctuellement car ce dernier risque aussi d'impacter la croissance des plantes aquatiques de la zone de régénération.

Hivernage

Tout comme pour les piscines classiques, l'hivernage de la piscine naturelle s'effectue de mi-novembre à mi-mars (à moduler en fonction de l'appréciation du maître d'ouvrage). Durant cette période l'activité biologique du bassin est ralentie. La piscine reste sous eau mais les opérations suivantes doivent être effectuées au préalable :

  • vidanger (via une purge en point bas) les tuyauteries et équipements sensibles au gel (filtration ex-situ ou hybride) ;
  • limiter au maximum la présence de feuilles mortes au fond du bassin par l'emploi de filets tendus ou en nettoyant le fond avant le redémarrage de l'installation.

Quelles plantes pour une piscine naturelle?

Paramètres importants

  • Profondeur de la zone de régénération adaptée au type de plante choisie ;
  • capacité de filtration / densité de plantes (qui est aussi fonction de la croissance des plantes, faible lors de l'installation à optimale après quelques années) ;
  • présence de nutriments résiduels (nitrates, phosphates, etc.) en quantités équilibrées (ni trop ni trop peu) ;

Choix des plantes

Le choix des plantes aquatiques se fait en fonction des critères suivants :

  • parmi les espèces indigènes de la Région Bruxelloise ou au moins belge, et dans tous les cas ne devant pas faire partie des espèces exotiques envahissantes, pourtant répandues dans le commerce ;
  • caractéristiques du projet :

    • profondeur du bassin de régénération ;
    • capacité de filtration de la zone de régénération :

      • plantes épuratives ;
      • plantes oxygénantes ;
  • objectifs du projet :

    • esthétique (plantes de berges ou flottantes) ;
    • intérêt pour la biodiversité ;
    • entretien sur le long terme ;
Note

Afin de faire le bon choix de plantes aquatiques, la consultation d'un professionnel spécialisé  est conseillée.

Pour plus d'informations :

Exemples de plantes aquatiques

Sur les berges

reine-des-prés
(Filipendula ulmaria)

Filipendula ulmaria© AnRo0002 / wikimedia.org

populage des marais
(Caltha palustris)

Caltha palustris© hmauck / pixabay.com

laîche des marais
(Carex acutiformis)

Carex acutiformis© Аимаина хикари / wikimedia.org

Dans l'eau au niveau de la vase

iris jaune
(Iris pseudacorus)

Iris pseudacorus© _Alicja _ / pixabay.com

plantain d'eau
 

Plantain d'eau© ABC Melesse / wikimedia.org

menthe aquatique
(Mentha aquatica)

Mentha aquatica© Saarbrücken / wikimedia.org

Dans l'eau plantes submergées

callitriches
(Callitriches sp.)

Callitriches sp© Lamiot / wikimedia.org

Points d'attention ?

Construire une piscine naturelle nécessite réflexion, investissement et travaux importants. Dès la conception, il faut penser aux éléments suivants :

  • dimensions, forme et profondeur souhaitées ;
  • destination des terres excavées ;
  • étanchéité :

    • afin de prévenir des pertes d'eau ainsi que des intrusions des eaux de la nappe et des eaux de surface ;
    • choix du type d'étanchéité : argile, béton, membrane, etc. ;
  • eau de remplissage (voir section correspondante) ;
  • autorisations (voir section « réglementation ») ;
  • sécurité des utilisateurs, notamment vis-à-vis des enfants ;
  • aménagement des abords :

    • roches, bois ou pavage en veillant à éviter des surfaces glissantes ;
    • gestion des eaux de ruissellement afin d'éviter les apports de fine et de divers polluants ;
  • choix des plantes en proscrivant celles envahissantes ;
  • point de purge.

De plus, en court de fonctionnement, il faut veiller aux éléments suivants : xxx

  • entretien préventif régulier ;
  • suivi de l'équilibre biologique de l'eau. Pour cela on peut :

    • suivre les paramètres physico-chimiques tels que le pH, concentration en phosphore et nitrate, température, etc.) ;
    • être particulièrement attentif lorsque l'eau dépasse une température de 25°.

Quelle eau pour une piscine naturelle ?

Pour le remplissage initial en eau puis pour contrer les pertes dues à l'évaporation et l'évapotranspiration des plantes, on peut avoir recourt à :

  • l'eau du réseau d'eau potable;
  • l'eau de pluie, dans le cadre privé et à condition que la récupération, le stockage et le transfert de cette eau se fasse au contact de matériaux inertes (ardoises, tuiles, etc.) pour ne pas charger l'eau en polluants.

Le renouvellement de l'eau des piscines naturelles, utilisées dans un cadre privé, n'est pas obligatoire.

Plus d'informations

Peut-on chauffer une piscine naturelle ?

Oui, en veillant à ce que la température ne devienne pas excessive (ne pas dépasser 25°), qu'elle ne favorise pas le développement des algues et qu'elle garantisse le bon fonctionnement du système (notamment en avant-saison). L'idéal est d'avoir recourt à des moyens:

Combien coûte une piscine naturelle ?

Le coût de construction d'une piscine naturelle est plus ou moins équivalent à celui d'une piscine classique. Par contre, des économies sont faites sur les frais d'entretien et de fonctionnement (si filtration in-situ).

Quels sont les avantages d'une piscine naturelle ?

Comparée à une piscine classique, une piscine naturelle offre les avantages suivants :

  • utilise moins d'eau ;
  • permet d'intégrer la gestion des eaux à la parcelle ;
  • consomme moins d'énergie (dépend de la  pompe et du filtre choisi) ;
  • fonctionne sans produits chimiques ;
  • apporte une qualité esthétique (plantes) ;
  • constitue un nouvel écosystème, favorisant la biodiversité : oiseaux, chauve-souris peuvent s'y abreuver alors que grenouilles et tritons y élisent parfois domicile.

Quelles réglementations prendre en compte ?

L'installation d'une piscine naturelle requiert de respecter certains éléments réglementaires :

  • dans un cadre privé :

    • autorisation urbanistique, se renseigner auprès de la commune ;
  • dans un cadre public :

    • la réglementation Bruxelloise n'autorise pas les piscines naturelles accessibles au public. Cette réglementation est néanmoins en cours de révision, pour permettre leur autorisation.

Aller plus loin

Dans le guide

Autres publications de Bruxelles Environnement 

Infofiche bâti biodiversité - Zones humides / Bassins en eau

Sites web

Bibliographie

Dernière révision le 20/04/2021