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Revêtements perméables

Les revêtements de sol perméables sont constitués de matériaux formant une couche poreuse, soit par leur structure propre, soit par leur mode d'assemblage. Ils permettent de réaliser des aires de foulées stabilisées, hors eau, praticables par les piétons et les véhicules et favorisent l'infiltration des eaux pluviales vers le sol sous-jacent, ainsi que l'évapotranspiration (en présence de végétation) et le ralentissement de l'eau de ruissellement excédentaire.

Quel intérêt d'utiliser des revêtements perméables ?

Bien que l'objectif ne soit pas de recréer des supports propices au développement d'une faune et d'une flore variée, il est tout de même possible grâce aux revêtements perméables de proposer des aménagements écologiques permettant de concilier les fonctions de circulation, de perméabilité à l'eau (maillage pluie) et de développement de la nature.

Quel type de revêtements perméables, pour quelle utilisation ?

Les revêtements perméables sont choisis en fonction de leur utilisation (voiture, piéton, accessibilité PMR, passage fréquent ou non). On peut aussi classer ces derniers, en fonction des charges qu'ils supportent :

  • faibles charges : chemins piétons, cours, terrasses, etc. ;

    • tous les types de revêtement conviennent d'un point de vue technique. Néanmoins, on favorise la mise en place de graviers qui permettent un développement plus important de la végétation notamment aux endroits de passage plus réduits ;
  • sollicitations importantes : voies de circulations pour véhicules, chemins et voies carrossables, aires de stationnement, parkings, etc.

    • recours à un dallage ou un béton (enrobé) perméable  ;
    • les revêtements suivants peuvent aussi être utilisés, sous certaines conditions :

      • systèmes alvéolaires dans le cas de zones à faible passage ;
      • graviers , assurent une portance suffisante pour autant qu'ils soient correctement calibrés (taux de fines suffisant pour assurer le compactage mais pas trop important pour éviter qu'elles ne soient emportées par les eaux pluviales) ;
  • sollicitations très importantes  : trafic lourd de type camions : on évite le recours à des revêtements perméables.

Quels sont les différents types de revêtements perméables ?

Il existe divers types de revêtements perméables avec leurs caractéristiques propres et adaptées à différents types d'utilisation.

Gravier

 

Gravier© TeroVesalainen / pixabay.com

Le revêtement est constitué de cailloux de pierre naturelle ou de gravier roulé lavé ou de concassés de carrière.

L'épaisseur du revêtement et sa granulométrie dépendent de la charge à supporter. Ils ne supporteront néanmoins pas un trafic intense.

Le gravier est simple à mettre en œuvre et bon marché.

Les trous formés par le passage régulier de véhicules peuvent être remplis simplement par un nouvel apport de gravier.

Plutôt utiliser des revêtements chimiquement neutres : porphyre, basalte, favorables au développement des plantes et plus résistants, au détriment du calcaire et de la dolomie ayant tendance à devenir imperméable.

Gravier enherbé

 

Gravier enherbé© Elias_S / pixabay.com

L'enherbement sur gravier consiste à implanter ou laisser s'implanter une ou plusieurs espèces de plantes herbacées dont la pousse sera contrôlée par tonte ou fauchage.

La préparation du sol doit être soignée, il doit être suffisamment aéré afin que les végétaux s'enracinent rapidement. Cette variante convient particulièrement bien dans le cadre de parkings de véhicules légers (hors poids lourds).

Pavement à larges joints

 

Pavement à larges joints© MichaelGaida / pixabay.com

Pavés de béton, de pierres naturelles ou de d’argile/terre cuite dont la forme permet de libérer des espaces suffisants pour laisser passer l'eau. On peut également utiliser des pavés classiques et réaliser des joints relativement larges (2 à 3,5 cm) à l'aide d'écarteurs. Les joints sont remplis avec du gravier fin ou du sable grossier pour garantir une perméabilité suffisante.

La perméabilité diminue si de la végétation occupe les joints.

Le pavement doit être exécuté avec une pente transversale de telle sorte que l'eau excédentaire puisse être infiltrée sur l'accotement.

Pavements et bétons perméables

 

Pavements et béton perméables© MabelAmber / pixabay.com

Les pavés et bétons perméables ont une porosité qui permet d'infiltrer les eaux sur toute leur surface. Ils offrent ainsi une plus grande surface d'absorption que des pavements à larges joints.

Ce type de revêtement n'est pas à utiliser dans des zones à très forte fréquentation car il est sujet à la formation d' ornières, ainsi que dans des zones ou beaucoup de fines sont susceptibles de venir colmater le revêtement.

Dalles béton avec gazon ou gravier

 

Dalles béton avec gazon© lfritsche / pixabay.com

Les dalles gazon sont ajourées et remplies avec du gravier dans lequel on sème de l'herbe. Elles reposent sur une couche de pose et une fondation de gravier. Suivant le modèle, le gazon occupe 35 à 65 % de la surface. Il est déconseillé d'utiliser de la terre car il y a un risque de colmatage entrainant une imperméabilisation.

Elles sont particulièrement adaptées pour les montées et les places de stationnement .

Le passage répété des voitures empêche les plantes potentiellement gênantes de s'installer, sinon prévoir un arrachage sélectif ou une tonte.

Ces dalles peuvent également être remplies de graviers sans y semer de l'herbe. Cela permet d'assurer une plus grande perméabilité à l'eau.

Dalles alvéolées

 

Dalle alvéolée© Bernard Boccara

Les dalles alvéolées sont fabriquées au moyen de polyéthylène recyclé de haute densité. Attachées entre elles à la partie inférieure, elles forment une nappe alvéolée que l'on remplit de gravier ou de terre dans laquelle l'herbe pousse.

Les ouvertures constituent jusqu'à 95% de la surface, de telle sorte que les dalles deviennent quasiment invisibles.

Les éléments de dalle gazon sont particulièrement légers ce qui rend leur pose aisée. Ils supportent un trafic léger occasionnel (stationnement). Ils ne sont donc pas recommandés dans des zones de stationnement à rotation journalière importante (parking de supermarché par exemple).

Mulch, copeaux de bois

 

Mulch, copeaux de bois© analogicus / pixabay.com

On peut également utiliser comme revêtement, du bois haché comme celui qu'on utilise pour recouvrir le sol entre les plantations. S'agissant d'un produit naturel qui se dégrade, il faut régulièrement le renouveler.

Il est principalement utilisé pour des chemins de jardin et assimilés et ne supporte pas le trafic automobile.

Dans une optique de développement de la nature, on lui préfèrera des substrats maigres de type graviers.  

Quels sont les points d'attention pour les pavés ou dalles perméables ?

  • Perméabilité du sol sous-jacent :

    • conditionne les dimensions et types de fondations et de sous-fondation. Il est donc primordial d'effectuer un test de perméabilité du sol à l'endroit du futur ouvrage et de concevoir la structure en conséquence. Une mauvaise conception des couches sous-jacentes engendre des soucis de stabilité et/ou d'évacuation de l'eau ;
    • lorsque le sol est suffisamment perméable, on peut envisager de laisser ruisseler une surface imperméable vers une surface perméable ;
    • lorsque le sol n'est pas suffisamment perméable, il faut prévoir un système de drainage pour évacuer l'eau qui ne s'infiltre pas en profondeur.

Plus d'information sur les stratégies d'infiltration, de rétention et d'évacuation en fonction de la perméabilité du sol à la page du dossier traitant des contraintes physiques de la parcelle.

 

Revêtement perméable : Sur sol perméable / Sur sol imperméable ou pollué© Bruxelles Environnement
  • infiltration complémentaire  : les eaux excédentaires sont à infiltrer au niveau de l'accotement par la mise en place d'autres dispositifs tels que : tranchées, massifs, fossés, noues ou par le biais d'autres dispositifs d'infiltration ;
  • pente  : l'aire est à établir avec une pente de +/- 1 % vers un lieu d'infiltration complémentaire, placé sur l'accotement ;
  • mise en œuvre : durant le chantier, il faut éviter que la future surface des revêtements perméables soit empruntée par du trafic lourd, ce qui aurait pour effet de compacter le sol et d'en diminuer la perméabilité ;
  • pollution : les revêtements de sol perméables ne sont pas indiqués lorsqu'il existe un risque particulier de pollution (chargement et déchargement des produits toxiques, hydrocarbures, ...). Dans le cas de risque de pollution limité (parkings par exemple) des géotextiles sont à prévoir (voir schéma ci-après) ;
  • fondation et gel : en présence d'un sol sensible au gel (argileux ou limoneux), les revêtements de sol perméables ne sont envisageables que dans le cas où leur fondation descend sous le pied de gel (0,80 m sous le niveau du sol) et que la nappe se situe à plus de 1,40 m sous le niveau du sol ;
  • joints : la surface de joints représente au moins 10% de la surface totale. Le coefficient de perméabilité du matériau de rejointoiement (le cas échéant) doit être au minimum de 2.000 mm/h, c'est à dire très perméable ;
  • végétation  : dans le cas des revêtements perméables enherbés ou à larges joints, il faut être conscient que des plantes vont s'y développer. De même pour les accotements. Le développement de cette végétation doit être accepté dès le départ par le maître d'ouvrage ou les futurs utilisateurs pour éviter l'usage de pesticides. L'entretien nécessaire se fait à l'aide de binette, serfouette, sarcloir ou couteau à désherber. Un balayage des surfaces permet également d'éliminer le substrat et les graines.

Plus d'information sur les alternatives aux pesticides dans la brochure de Bruxelles Environnement « Un espace public sans pesticides c'est possible ».

Systèmes alvéolaires pour gazon et pavés à joints ouverts

 

Revêtement perméable : parking© Bruxelles Environnement

Aménagement écologique d'un parking

 

Aménagement écologique d'un parking© Ibram Nobels

Dalles alvéolées
 

 

Dalles alvéolées© Bernard Boccara

Faut-il prévoir une sous-couche pour un revêtement perméable en gravier ou mulch ?

Le gravier ou le mulch peuvent être directement mis en place sur le sol. On peut néanmoins avoir recours aux éléments complémentaires suivants :

  • géotextile entre le sol et le gravier ou mulch, si on souhaite éviter un mélange de ces éléments entre eux ;
  • sous-couche constituée d'empierrements, jouant le rôle d'espace de stockage en eau.

Quelles sont les caractéristiques des différentes couches supportant les pavés ou dalles perméables ?

Les couches suivantes sont généralement utilisées dans le cas de l'utilisation de pavés ou dalles perméables :

  • Couche de pose

    • fonction : mise à niveau des revêtements perméables ;
    • épaisseur : 3 - 5cm ;
    • composition :

      • pour les surfaces pavées en béton perméable : sables / gravillons / porphyres de diamètre 0/6mm ;
      • pour les autres types de surfaces pavées (larges joints, alvéolées, etc.) : gravillons / porphyres de diamètre 3/6mm ;
  • géotextile anticontamination

    • fonction : limite la percolation des polluants vers le sol. Optionnel mais recommandé, d'autant plus dans des zones de sensibilité environnementale (sols très perméables) ou à risque (parkings, ...). Permet aussi d'éviter le mélange des différentes couches entre elles ;
    • position :

      • soit entre la couche de pose et la fondation dans le cas d'une fondation en béton maigre drainant ;
      • soit entre la fondation et la sous-fondation dans le cas d'une fondation non liée (empierrements) ;
  • fondation

    • fonction : consolide la surface en fonction de la nature du sol et des charges à supporter ;
    • épaisseur : 15-35cm dépendant de la charge de trafic et de la composition de la fondation ;
    • composition : empierrement (graviers, etc.) issu de pierres lavées, pour se débarrasser de la fraction fine pouvant entraîner un risque de colmatage, ou béton maigre drainant ;
  • sous-fondation

    • fonction : transmission de l'eau vers le sol et/ou stockage provisoire de l'eau, maintien hors gel du fond de coffre ;
    • épaisseur : 20-50cm dépendant du volume d'eau à stocker, des matériaux utilisés, de la mise hors gel du sol (un dimensionnement est nécessaire) ;
    • composition : semblable à celle de la fondation ou utilisation de graviers plus grossiers (20/60mm) pour augmenter l'indice de vide et stocker plus d'eau.
  • géotextile

    • fonction : La pose d'un géotextile perméable en surface du sol, sous la couche de sous-fondation, permet d'éviter la remontée de particules fines vers la sous-fondation.

 

Sol infiltrable : couches supportant des pavés ou dalles perméables© Bruxelles Environnement

Arbre décisionnel présentant les caractéristiques des différentes couches supportant les pavés ou dalles perméables

 

Arbre décisionnel présentant les caractéristiques des différentes couches supportant les pavés ou dalles perméables© Bruxelles Environnement

Aller plus loin

Dans le guide

Pour les dispositifs d'infiltration pouvant être mis au niveau des accotements des revêtements perméables :

Dispositif | Arbres de pluie

Autres dispositifs en lien avec le sujet :

Bibliographie

Sites Internet

Dernière révision le 17/10/2019